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May 30, 2023

La France réprime les conducteurs dangereux avec une nouvelle infraction de « meurtre sur la route »

Aucune sanction plus sévère n'est annoncée pour une infraction anciennement connue sous le nom d'homicide involontaire par un conducteur

Le gouvernement français a annoncé des mesures sévères contre les personnes qui conduisent en étant inaptes, quelques mois après un accident impliquant un comédien de renom accusé de conduite sous drogue.

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé la création d'un nouveau délit, celui de provoquer une "tuerie sur la route", visant spécifiquement les personnes inaptes à prendre le volant.

Causer la mort par conduite dangereuse était déjà couvert dans le code pénal français sous la rubrique homicide involontaire, et les autorités reconnaissent que le nouveau terme n'entraînera pas de sanctions plus sévères et constitue un changement symbolique.

"J'ai écouté des associations de victimes qui sont choquées lorsqu'on parle d'homicide involontaire lorsqu'il s'agit d'un conducteur qui aurait pu boire de l'alcool ou se droguer avant de prendre la route", a déclaré lundi Borne. « En réponse à cette demande, l’homicide involontaire commis par un conducteur sera rebaptisé « meurtre sur la route ».

Elle a déclaré que la nouvelle infraction offrirait davantage de soutien aux victimes même si les sanctions étaient les mêmes. On ne sait pas exactement quand la nouvelle terminologie entrera en vigueur, car elle nécessite qu'une modification de la loi soit adoptée par le Parlement.

Le gouvernement est sous pression depuis au moins une décennie pour s'attaquer au problème de la drogue et de l'alcool au volant, et de nouveaux appels à l'action ont été lancés après l'arrestation du comédien populaire Pierre Palmade après que la voiture qu'il conduisait a heurté un autre véhicule en février. Trois personnes ont été grièvement blessées : un homme, son fils de six ans et une femme enceinte qui a dû subir une césarienne d'urgence et a perdu son bébé.

Palmade, 54 ans, qui a joué dans plusieurs films d'Astérix, a admis son combat contre la toxicomanie dans des interviews. Les médias français ont rapporté qu'il avait été testé positif à la cocaïne après l'accident de février. Il a été mis en examen, l'équivalent français d'une mise en examen, pour suspicion d'homicide involontaire par un « conducteur ayant consommé de la drogue ».

Palmade a été transporté à l'hôpital après l'accident et n'a pas parlé publiquement depuis. Le procureur de la République a précisé que l'humoriste avait « reconnu avoir consommé de la cocaïne ainsi que des drogues de synthèse avant de prendre le volant… Il a indiqué n'avoir aucun souvenir précis des circonstances de l'accident ».

Dans une interview accordée après l'incident de Palmade, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est déclaré favorable à la requalification des accidents mortels causés par des conducteurs ou des motocyclistes sous l'influence de l'alcool ou de drogues en « homicide routier ».

Remplacer le terme « homicide involontaire » par « homicide sur la route » n'augmentera pas la peine, qui peut aller jusqu'à cinq ans de prison et une amende pouvant aller jusqu'à 75 000 €. Celles-ci peuvent être portées jusqu'à sept ans et 100 000 € en cas de circonstance aggravante unique, et 10 ans et 150 000 € s'il y en a plusieurs.

Les chiffres officiels publiés en mai ont montré que 3 267 personnes sont mortes des suites d'accidents de la route en France métropolitaine l'année dernière. Ce chiffre comprenait 488 piétons et 245 cyclistes. Le nombre de morts est en hausse de 1,5 % par rapport à 2019 et de 10,3 % par rapport à 2021. On estime que 770 000 conducteurs circulant sur les routes françaises ne possèdent pas de permis de conduire et ne sont donc pas assurés.

Un rapport publié en juin suggérait que 15 000 personnes impliquées chaque année dans des accidents de la route en France n'avaient aucune assurance, dont 80 % d'hommes. La moitié des personnes de moins de 30 ans impliquées dans un accident n'étaient pas assurées et 40 % n'avaient pas de permis de conduire.

Il y a deux ans, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière rapportait que 770 000 personnes circulaient sur les routes françaises sans permis de conduire. Les personnes arrêtées par la police ont imputé le coût de l'apprentissage à conduire, qui s'élève en moyenne à 1 800 euros, ou l'interdiction de conduire. En 2020, 6 % des conducteurs impliqués dans un accident mortel n’avaient ni permis ni assurance.

Cathy Bourgoin, la présidente du collectif Justice pour les victimes de la route, s'est félicitée du nouveau classement. "Certains diront que c'est un geste vide de sens, mais allez le dire aux familles des victimes pour qui l'homicide involontaire est inacceptable", a-t-elle déclaré. « Après tant d’années de bataille, des millions de familles attendent cela. Cela remet l’humain dans la loi.

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